lundi 12 novembre 2012

L'enfant du Jeudi - Sonya Hartnett

L'enfant du Jeudi regarde des Walt Disney. Pardon, pardon je n'ai pas pu m'empêcher cette petite référence, certes tardive, à l'actualité.

Voici dans ma dernière ligne droite du challenge des 12  d'Ys, qui se termine le 12 décembre. ( Peut être le 21 ? faut que je vois avec Ys ) qui nous emmène cette fois-ci visiter la plume des écrivains d Australasie.
C'est un roman catalogué jeunesse en France, ce qui n'est pas étonnant dans le sens où le narrateur rapporte les événements survenus pendant son enfance, comme peut l'être Eugène Leroy et son  Jacquou le Croquant. Et comme d'ailleurs ce roman d' Aquitaine, l' enfant du jeudi ne se laisse pas apprivoiser facilement, il est résistant, rebelle et le ton, bien que pouvant apparaître naïf, n'est pas puéril. Le thème ne si prête pas, la misère dans les campagnes australiennes, pendant l'Entre-Deux Guerre, et tout aussi incisive et gourmande de chair humaine que partout dans le monde même si il semble plus facile de si nourrir de lapins que dans la ville de Dublin des Cendres d'Angela de Frank MacCourt.

Quelques mots de l'histoire : Harper Flute n'a que 7 ans quand son puîné, Tin, est victime d'un étrange accident dont il survit grâce à sa propre endurance alors que leur mère met au monde un nouvel enfant. Suite à cet accident, Tin n'aura de cesse de creuser la terre sillonnant la campagne par les racines.

C'est étrange n'est ce pas ? En fait, les épisodes avec l'enfant sauvage que va devenir Tin sont anecdotiques mais ponctuent les moments forts du roman. A tel point qu'il me vint l'idée que l'action de creuser la terre devait être une allégorie de toutes les expressions du genre "tomber plus bas que Terre", "manger les pissenlits par la racine", " creuser son trou", " courir ventre à terre" ( dans un pays plein de lapins ),  et même vers la fin du "Laboureur et ses enfants" de Jean de la Fontaine, même si le père est un piètre paysan. Parlons-en du père, Court Flute, justement, brisé par la fourberie de son propre père, la première guerre mondiale, l'ignorance du métier d'agriculteur, par une terre  par trop aride, ( le bush australien ), et achevé par la Grande Récession. Néanmoins malgré ce tableau gris foncé se révèle beaucoup de tendresse envers les enfants, de compréhension, de partage mais aussi de fratrie et d'orgueil d'homme, jusqu'au drame.

Le roman est court, 221 pages dans la collection " Les Grandes Personnes". La plume est simple mais le ton dur sans cruauté ou alors celle de l'enfance. J'ai beaucoup apprécié cette façon qu'a eu l'auteur de transformer les perceptions de Harper, notre narratrice, avec la maturité.

Mon avis : A lire si vous avez aimé les Raisins de la Colère , Jacquou le Croquant. A éviter si vous êtes déprimé, à conseiller aux ados qui se plaignent tout le temps ( aux autres aussi d'ailleurs ).

Quelques mots :

Que serait donc ce pays si les hommes n'étaient pas payés pour le labeur ?

La seule chose que je pouvais faire, c'était ce qu'on attendait de moi : avoir huit ans et ne rien savoir.

Je l'ignorais encore à l'époque, mais je commençais à comprendre que le monde n'était pas un lieu unique, mais qu'il était double et que seules les années permettaient de passer de l'un à l'autre.


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