dimanche 21 octobre 2012

Combat Ordinaire - Manu Larcenet

Il y avait longtemps que je n'avais pas fait la découverte d'une bd qui me touche. J'avais, dans une autre vie, particulièrement apprécié " les Passagers du Vents"de Bourgeon, "Magasin Général" de Loisel mais je n'aurais jamais crû que " Le Combat Ordinaire" me ferait passer des rires aux larmes. Il y a 4 albums,  j'ai particulièrement apprécié les deux premiers. Même si le reste se lit tout aussi bien.
Il s'agit donc d'une tranche de vie, celle qui tourne autour d'un photographe prenant la décision de ne plus faire de sensationnel pour s'intéresser aux ouvriers des chantiers navals, leur travail puis leur licenciement, le démantèlement des entrepôts où ils ont trimé toute leur vie durant.



Ca s'est la trame principale mais, autrement, Marco nous entraîne dans son quotidien, ses crises d'angoisse, chez son frère, avec sa compagne véto, chez ses parents, au cours de ses reportages. Un roman graphique contemporain à la plume naïve mais percutante qui ne peut pas laisser indifférent dans son interrogation sur la place des individus dans la société.

J'ai été un peu attristé de lire dans un article que l'auteur trouvait son personnage niais. je le trouve pour ma part plutôt hypersensible, entier, un poil cabot, sans doute naïf mais niais, je trouve le qualificatif un poil péjoratif  pour un gars qui affronte ses peurs et va de l'avant.

Autrement, j'aurais bien aimé savoir ce que devient l'ouvrier qui abandonne le chantier et sa famille, et aussi le frère de Marco qui semble tourner vinaigre.

Et bien sûr, comme nous sommes les 21, vous savez qu'il s'agit d'une lecture dans le cadre du challenge des 12 d'Ys.


samedi 20 octobre 2012

Sanctuaire - Dorison & Bec

 Alors qu'il découvre un improbable sous-marin allemand au fond de l'océan, l' équipage du Nebraska va se trouver pris de folie meurtrière ou contractant des maladies d'une autre époque.
Alors qu'ils explorent le sous-marin allemand, le Nebraska est saboté par le mécanicien lui-même. Des étranges documents rapportés de l'autre navire les amènent à visiter une grotte des plus étranges où les peurs se matérialisent pour le plus grand frisson du lecteur.

Voilà une BD qui n'est pas à laisser entre les mains des claustrophobes, c'est sombre, noir et marron, froid, sanguinolent,  j'ai eu du mal avec le nombre de personnages, surtout quand ils sont en scaphandre mais voilà l'effet est plutôt réussi, j'ai suffoqué du début à la fin.


vendredi 19 octobre 2012

Les Immortels -Desberg & Reculé

                                    un bd d'un auteur qui est loin d'en être à son premier jet. Un scénario étonnant, une lutte entre le bien et le mal qui mène bien sûr à l'Apocalypse sauf que la guerre a lieu au Paradis et Enfer, qui sont en fait deux territoires du monde céleste. Mais qu'est ce qui a bien pu arriver aux Anges pour qu'ils laissent ainsi tomber l'humanité ? Entre la froide supériorité des ailés et la libidineuse laideur des démons quelle est la place des humains ?




L'ange Nahel, en tombant amoureux d'une humaine, Rio, va, bien malgré lui, relancer la guerre entre les démons et ceux de son espèce.

Mon avis : je ne sais si il est  possible de parler de pré-apo. Cette série pourrait aussi s'appeler, "Terre, Fast food des démons" ou encore "les anges s'en balancent". Evidemment il ne faut pas être rebuter par les affaires de religion.

vendredi 12 octobre 2012

Passé Parfait - Leonardo Padura

Je n'imaginais pas du tout tomber de nouveau sur un Policier en sélectionnant ce " Padura", dans la catégorie latino-américaine du challenge d'Ys. D'ailleurs, il me semble que je vais devoir me lancer dans le style car les personnages de flics me plaisent. Mais attention je n'apprécie pas les histoires glauques et c'est ainsi que j'ai déposé en rayon un titre suédois, Shane Steven, "Au delà du mal" ( catégorie pavé ) parce que bon franchement il y a des formes de violences, je ne peux pas les lire. Donc il me faut trouver un autre pavé.


Concernant le Padura, c'est vrai quoi de mieux qu'un polar pour s'immerger dans l'ambiance d'un pays, Cuba en l'occurence. Tout est visité à la Havane, en seulement 215 pages chez Métailié, le milieu scolaire et universitaire, le rhum, la musique - mais américaine- ( tiens et pas de Salsa non plus ), la police bien sûr, le monde du travail, un peu, les femmes, les copains beaucoup mais surtout la pauvreté, le rhum et la corruption. Hemingway aussi. Décidément je n’arrête pas de le croiser celui-là.

Côté style, c'est très sympa avec des effets curieux, sans crier gare, des changements rares, mais avec effet garanti, de point de vue. Aussi l'auteur a employé une drôle de façon de faire glisser les dialogues vers le style indirect en conservant le présent de l'indicatif. Au début j'ai crû à un soucis de traduction mais franchement je ne pense pas. Cette coquetterie donne une autre dimension aux interrogatoires et permet à la modeste lectrice que je suis de mieux percevoir la mélancolie du narrateur principal.

L'histoire : Un homme parfait, affairiste proche du gouvernement, disparaît le 1er janvier. Cet homme, Rafael Romin Rodriguez est aussi un ancien camarade  de Conde avant qu'il ne devienne flic. Même qu'il lui a volé son égérie parce que Condé n'a pas toujours eu des couilles.

Enfin pour conclure, je n'ai jamais lu d'aussi bonne description de la gueule de bois.

Et ceux qui le liront comprendront



vendredi 5 octobre 2012

16 Lunes - Margaret Stohl et Kami Garcia

Voici un relativement épais roman de Bit-Lit. Ou enfin quelque chose du genre car si les vampires ne sont pas vraiment présents, les héros principaux , eux, bien sûr, sont deux adolescents victimes de leur amour impossible, épris l'un de l'autre, oui je t'aime, non tu ne me comprends pas, je suis seul  au monde, personne ne m'aime, tu dois me quitter, je ne t'apporterai que du malheur, tu ne connais pas mon père, t'as pas vu ma mère.... Toujours dans le registre de la différence de classe, il est moldu mortel, elle est enchanteresse, elle ne trouve pas sa voie, elle finira à pôle emploi, il est seul, ses parents sont inexistants, il finira délinquants il ne s'aime pas, ni les autres d'ailleurs ( des boutons plein la figure ? ). Nan j'rigole, ou pas, mais c'est tout à fait ainsi qu'il est possible de prendre le pavé et donc de le fermer au bout de 150 pages. Mais il est aussi possible d'en avoir une autre lecture qui donne envie d'aller jusqu'au bout, plus une vision de conte moderne, dans lequel les fées ne seraient pas toujours bonnes.
Ethan, dont la mère vient de mourir et le père rongé par le chagrin, ( voilà pour la description du prince charmant ) rencontre Lena ( Raiponce)  qui vient vivre chez son oncle Macon Ravenwood ( l'ogre ). Lena, si elle est déjà spéciale,  est informé de sa condition d'enchanteresse, doit le jour de ses 16 ans, et selon une vieille malédiction, subir son sort (mais je ne vous dirais pas lequel ). Il y a bien sûr une marâtre, c'est obligé dans les contes de fées, des fées protectrices ( la gouvernante d' Ethan ), un gardien, des personnages humoristiques ( pas des elfes mais pas loin ) et d'autres plus ambigus et même une femme fatale.

Le roman se découpe en deux grandes parties, la rencontre de Lena et d'Ethan avec  la découverte de la malédiction, ses tenants et ses aboutissants, puis l'enjeu du 16 ième anniversaire et la délivrance. Si l'ensemble se déroule dans une bourgade, Gatlin, ambiance ville du Maine garantie avec même une Mme Oleson, le lycée Jackson est aussi le lieu de prédilection des aventures de nos protagonistes, avec toute la scénographie des établissements américains, casiers verticaux métalliques et fêtes de fin de trimestre, ou semestre. ( Avec à mon avis, quelques clins d'oeil à Stephen King - génuflexion ), avec un touche très sudiste de voudou, de climat humide et de marécage glauque et reptilien, Charmed en Caroline du Sud, pas en Californie.

Quoiqu'écrit par deux auteurs, la différence d'écriture est peu remarquable sauf peut être quelques répétitions sur certaines explications. Le style est très fluide,et bien sûr la psychologie d'Ethan et de Lena bien travaillée. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyé même si je sais qu'il ne me restera pas grand chose de ce titre dans quelques mois, j'ai passé un bon moment, et c'est déjà beaucoup demander à un bouquin.

Aussi il existe trois autres romans, 17-18 et 19 lunes, une version cinématographique, beautiful créatures.

Quelques passages choisis

Un jour, tu vas faire un trou dans le ciel, et l'univers tombera dedans. On sera bien avancés, après ça.

Mme Lincoln était une enragée qui se croyait chargée d'une mission sacrée et qui était dotée d'un solide réseau de relations - une combinaison dangereuse.

J'imagine que je suis snob, pérorait-il. Je méprise les viles. Je méprise les citadins. Ils ont l'esprit étroit et le derrière large. Autrement dit, leurs grosses fesses compensent leur misère intérieure.

Lecture avec Livraddict dans le cadre du Bookclub du mois de septembre.