mardi 12 juin 2012

L' Adieu aux armes - Ernest Hemingway

Ernest Hemingway est né en 1899 aux U.S.A. Il aurait à peu le même âge que mon arrière grand-père. Il est décédé en 1961 de sa propre main. Une vie à part, une mort à part.
Il s'est engagé dans la Croix Rouge italienne comme ambulancier pendant la première guerre mondiale en 1918. Il était donc loin d'être majeur selon les critères français de l'époque, tout du moins. Grièvement blessé, il sera rapatrié dans un hôpital milanais.

Jusque là le roman est en partie  autobiographique.


Roman de guerre , Roman d'amour ? Difficile de trancher. Il commence comme un roman de guerre puis finit par une histoire d'amour.

 A travers le point de vue du narrateur, Frédéric Henry, la guerre apparaît comme une dame envahissante qu'il est bien nécessaire de supporter.  L'activité des officiers, qui semble consister à occuper les bordels et à s'enivrer, apparaît comme superflue. Rien à voir avec les chroniques de guerre de poilus français donc. Le narrateur lui-même dira :

 " Il était évident que ma présence n'avait pas grande importance. je m'étais imaginé que c'était de moi que dépendait  jusqu'à un certain point la condition des voitures, l'obtention problématique des pièces nécessaires,  le bon fonctionnement du service d'évacuation. (...] Mais évidemment ma présence importait peu.

Et, un peu plus loin :  Tout semblait aller mieux quand je n'étais pas là.

Hemingway a sorti son roman en 1929. depuis 1921 il est chroniqueur à l'étranger pour le "Toronto star". C'est peu être cette qualité de reporter qui le rend si sensible  à la condition des hommes ( et des femmes ). Il est question de la censure des courriers entre miss Barkley l'infirmière et Frédéric.

- N'écrivez rien qui puisse inquiéter la censure.
- Ne vous inquiétez pas. Je ne fais que parler du bel endroit où nous vivons et du courage des italiens".
- De ce train-là, vous serez vite décoré."

mais aussi du matage des rébellions entre le narrateur et ses mécaniciens.

" Est-ce que vous étiez là, Tenente, le jour où ils ont refusé d'attaquer et qu'on en a fusillé un sur dix ? [...]

Il est longtemps difficile de se faire une idée de ce que pense le narrateur de la guerre, comme le montre ce dialogue entre l’aumônier et Henry.


"Qu'avez vous mon père ? Vous avez l'air fatigué.
- Je suis fatigué et je n'ai pas le droit de l'être.
- C'est la chaleur
- Non, c'est simplement le printemps. Je me sens déprimé.
- Vous avez le cafard.
- Non, mais je hais la guerre.
- je ne l'aime pas non plus", dis-je.

Il secoua la tête et regarda par la fenêtre.

" Elle vous touche peu. Vous ne la voyez pas. Pardonnez-moi. je sais bien que vous êtes blessé.
- C'est un accident.
- Et pourtant; même blessé, vous ne la voyez pas. [...]"

Cette blessure est le premier tournant du roman où débute vraiment l'histoire d'amour. Il va en avoir deux autres , de tournants pas d'histoire d'amour, mais vraiment je vais spoiler si j'en parle. Le narrateur rencontre beaucoup de personnes mais à chaque fois les dialogues sont décapants. La plupart mériteraient de devenir une citation. J'ai aussi été touché par la modernité du style et de l'histoire. J'ai du me faire à l'idée que la narration se déroulait pendant la première guerre mondiale, pas la deuxième. J'ai eu du mal à comprendre ce qui motivait Henry à servir comme ambulancier en Italie mais il y a un début d'explication dans son besoin de s'éloigner de sa famille. La litote est souvent employée, le ton est donc assez cynique mais cela ne m'a pas arraché les yeux comme du Malaparte qui en est transpirant. Les descriptions sont à la limite géographiques pas de métaphores, ce n'est pas du roman de campagne, c'est sûr. Même l'amour n'a pas le temps d'être barbante.

Citation :

Quand les individus affrontent le monde avec tant de courage, le monde ne peut les briser qu'en les tuant.





ce livre a été lu dans le cadre du challenge les 12 d' Ys , catégorie Prix Nobel de littérature.

2 commentaires:

  1. Bienvenue dans le challenge ! J'aime Hemingway, mais il est vrai qu'il est souvent difficile de savoir ce que pense ses personnages, c'est un peu aride... Je te conseille le film, très belle adaptation.

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    1. oui c'est vraiment le terme, difficle de savoir ce que pense ses personnages. c'est très curieux mais amlgré cette particularité le roman reste agréable à lire et il y a une chute très dure. où là au moins j'ai été sûre de ce qu'il pensait.

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